Pour un art et une esthétique algérienne

 

Tableau peinture

" Au lieu de te perdre dans le regard de l'autre, essaie de t'y retrouver. En le regardant bien tu peux te voir dans ses pupilles. » Paroles Malin ke.


 Défait depuis l'antiquité, par les différentes conquêtes qui se sont succédées sur notre sol, l’ Art algérien a été dévalué, ignoré, voire nié par ces dernières. Il n'a eu d'autre choix que la résistance. 

 J'ai écris celà, bien avant de lire le livre du peintre Mohamed Khedda: " Éléments pour un artiste nouveau". C'était peut être dans l'air du temps... 

L’ Art  algérien, dis-je , où si vous voulez, l'art tel qui se pratiquait dans cette vaste région qui est devenu aujourd'hui L 'Algérie, n'est donc autre chose qu'un art de résistance, un art caché, stigmatisé par ce que j'appelle le dénigrement d'origine. Son camouflage est une sorte de coquille dans laquelle il s’était enfermé afin de passer inaperçu, réfugié dans l'invisible du banal. 

Tel Prothée, l’Art Algérien nous fuit d'entre les mains, prenant mille formes, sans être là où nous l'attendons. Tantôt transmis par les femmes à travers la tapisserie, la poterie, les ouchems (tatouages), les mythes, les rites, et les contes; tantôt, tantôt, véhiculé par les hommes à travers leurs gestes guerriers, leurs langages machos et leurs conceptions de l'espace et du temps; tantôt visible à tr avers nos fêtes et cérémonies; tantôt caché dans les fonds de nos mémoires. C'est un art fragmentaire, subtilement enfouis partout et nulle part. Pour le démasquer, le cerner, nous n'avons d autre choix que l' acte de transgression, mais pas n'importe quelle transgression : ce que j'appelle « la transgression plastique » qui casse cette carapace, cette coquille pour en révéler le noyau fécond qui toujours comme Prothée, annoncera l’avenir. La transgression plastique est l'acte qui nous met en liaison quasi magique avec les premiers gestes de nos ancêtres d'il y a 8.000, 10.000 où 12.000 ans, lorsqu' ils commencèrent à tracer sur le sable, sur les roches, sur les os où sur les parois des grottes du Tassili,  de l Atlas, les premiers balbutiements de l'expression humaine. 

De nos jours, l’Art Algérien reste qualifié péjorativement d’Art traditionnel où d’Art populaire, voir d'artisanat, tant par les autres que par nous-mêmes. Il continue d être jugé d après les critères linéaires, en ligne droite de l'Histoire de l'Art, or l’Art Algérien n'est pas du tout linéaire mais plutôt fragmentaire, parsemé ça et là comme des vestiges archéologiques, en pointilles... mais toujours vivant.Il est comme ça pour le besoin de la résistance,  mais aussi par manque de choix puisqu' il vit caché. 

Dans un premier temps, je pose à travers mon travail artistique, le curseur là où il le faut, comme l’avait fait , si bien en 1965 , le Mouvement Artistique Algérien Aouchem, c est-à-dire à l'origine ( la Préhistoire) de l'Algérie, tout en amorçant le questionnement sur les supports qui son t propres à l’Art Algérien reste ( Tadjines, Haidoura, Djefnas, et bien d'autres vestiges préhistoriques de ce genre), par un jeu de désacralisation / sacralisation (transgression plastique). D'autres rec herches et d'autres étapes se succèderont par la suite afin de dégager les spécificités, les caractéristiques, et je dirai même les différents paradigmes de l’Art Algérien afin de faire de lui un Art à part entière. Quel prétentieux que j'étais ! ? Enfin, c'était avant...

Dans un second temps, un dialogue multiple avec les différentes cultures et influences est nécessaire. Notamment avec celles qui sont internes à l'Algérie ( de l influence phénicienne à l'influence coloniale française, en passant par l'influence l’arabe, aussi bien qu'africaine, etc,etc.), même si elles l'ont nié. Ensuite l'ouverture aux influences du monde entier.

 En dernière étape, celle de la contribution de l’Art Algérien à l’Art Universel et son entrée au panthéon de l’humanité. 

Voilà ce que je disais, à mes débuts en 2008/2010.

Aujourd'hui, en 2025, je suis loin de mes premiers balbutiements. Entre temps, j'ai poursuivi, comme je l'avais dit, mes recherches et mes expérimentations plastiques et esthétiques, à travers l'Art SUR Internet, passant du simple Art Web, à m a propre appellation, mon propre art, a savoir Le Ghourri Smart At Art, et cela bien avant les NFT.

 Enfin, au détour d'une connexion, j'avais fait La Rencontre de ma vie, avec celle du philosophe Gilles Deleuze, à travers ses cours et notamment, ceux sur la peinture. Depuis je me suis converti, à la peinture sur toile (La peinture de chevalet), avec en prime toute une autre aventure esthétique; celle du Topochrome, de la Forme Ectoplastique et de La Présence du Percept ; celle de La Peinture comme nouvelle cuisine. 


Fait à Berrouaghia, le 22 mars 2010.

Et

 Revue et corrigée le 09 juin 2025.

 Signé:

 Hab le hibou.

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